Du train au vélo, et retour…
Une journée en Terres de Seine, de gare en gare
(article en cours de mise en page)
Dimanche 4 mai, le Club Eole Vallée de Seine avait organisé une nouvelle promenade de gare en gare, à la (re) découverte des atouts du territoire. Et si les trois premières avaient été pédestre, celle-ci proposait de se mettre en selle – puisque, les week-ends et tous les jours hors heures de pointe, les vélos sont autorisés à bord des trains. Permettant ainsi à chacun de venir et/repartir en train.
Comme pour les précédentes promenades, et peut-être encore plus parce que si le vélo est un loisir, il est aussi un mode de mobilités au quotidien – et les mobilités sont un enjeu clé du succès recherché de l’effet Eole – la vie qui va avec le RER E qui arrivera en 2027.
Alors, pourquoi le 4 mai ? Du 21 mars au 21 juin, la Communauté Urbaine du Grand Paris Seine et Oise (GPSEO pour les intimes), organisait son « Grand Printemps » : un ensemble de manifestations culturelles et sportives tous azimuts. Et puisque le programme de ce « printemps » était très chargé, nous avions convenu, en toute solidarité, de prendre la suite ce week-end là, même si le « viaduc » du 1er mai n’allait pas faciliter la mobilisation…
Et parce que ces week-ends sont plus légers en termes de circulation, nous allions aussi découvrir que, sur la ligne J, c’était aussi week-end de travaux !
Heureusement, ces travaux, ce n’était qu’à Poissy (pour le tram), et l’autre branche de la ligne J, qui passe par Conflans fonctionnait parfaitement. Les Parisiens n’auraient donc qu’à l’emprunter à l’aller et descendre à une gare intermédiaire pour rallier Villennes sur Seine (ou à venir directement depuis Paris, quelques dizaines de kilomètres pour s’échauffer…). Et au retour, le trains depuis Mantes la Jolie permettraient de rejoindre facilement la capitale, par cette même branche de la J, ou bien par la N.
Quant aux habitants du territoire, rien ne changeait pour eux, puisque les trains étaient assurés entre Mantes et Poissy.
C’est donc à 10h00 que se retrouva à la gare de Villennes-sur-Seine une joyeuse équipe – plus resserrée que prévue (il paraît que le « ghosting » est à la mode, mais il est toujours désolant d’attendre en vain des participants inscrits) mais motivée – pour une journée familiale et amicale. Et ensoleillée, conformément aux prévisions, et alors que le coup de vent et les grêlons de la veille risquaient de démotiver les participants…
Cette journée commençait, après quelques minutes d’échauffement – et un petit raidillon – par un accueil privilégié au Château de Médan, à l’invitation de Madame Aubin de Malicorne.
Un jardin magnifique, une remise en état patiente, une histoire familiale partagée… voilà un moment fort qui inaugurait notre journée sous le soleil des Terres de Seine…
Et parce que la journée était bien chargée, il nous fallait ne profiter qu’un moment court de cette générosité… mais pour se donner envie d’y revenir pour en savoir plus encore (les coordonnées sont en fin d’article, les visites étant sur rendez-vous seulement).
Et c’est grâce à Xavier Cadilhac, le directeur de l’Office Intercommunal qui, lui aussi, avait enfourché son vélo pour cette journée, que, après quelques minutes seulement, nous étions accueillis par une autre grande dame de notre territoire, Madame Le Blond Zola, arrière-petite-fille d’Émile Zola, en la maison familiale.
Là encore, une visite empreinte de mise en contexte pour des pièces au caractère étonnant, mais aussi de souvenirs et confidences familiales, qui donnaient à cette visite un caractère tout à fait exceptionnel.
Une visite trop courte, naturellement, mais un temps fort, qui donnerait aussi envie d’y revenir – pour cette maison, mais aussi pour le Musée Dreyfus qui occupe le bâtiment voisin.
A noter : si la visite du musée se fait sans réservation, il faut réserver pour la visite – accompagnée – de la maison.
Quelques dizaines de mètres plus loin, en contrebas, la Seine… avec la tentation de s’arrêter à la jolie terrasse de bord de l’eau du restaurant voisin… mais le programme était chargé !
Un arrêt face à l’Ile du Platais et son toboggan nautique… une occasion de rappeler l’histoire de cette île, d’évoquer son présent, et de s’interroger sur son avenir… Une île de dépaysement, à quelques minutes et une traversée en bateau de la gare du RER en 2027, entre isolement souhaité par certains et attractivité rêvée pour d’autres.
Il nous reste ensuite à pédaler sur le sentier du bord de l’eau (presque tout du long) et dans les bois, jusqu’à l’ile de loisirs du Val de Seine… et de découvrir quelques campings, restaurants, mais aussi bâtiments abandonnés, avec autant d’opportunités pour accroître l’attractivité de ce territoire.
Mais avant d’y arriver, c’est aussi l’occasion de se (re)plonger dans la vie nautique de nos Terres de Seine… avec déjà quelques « yachts clubs » et chantiers navals, plus ou moins en activité, qui rappellent régulièrement au passant la multiplicité de l’offre de loisirs accessibles depuis nos gares – une multimodalité qui dépasse les modes habituels !
Le déjeuner est pris dans l’Ile de Loisirs. En ce dimanche ensoleillé, la surveillance de la plage et du plan d’eau est assurée par un maître-nageur, pour la plus grande satisfaction des familles qui profitent de cet espace, à portée de la gare et des transports publics.
Là encore, un lieu typique de la diversité de notre territoire. Car entre la vocation sociale de l’Ile de Loisirs (c’est le principe des « iles de loisirs » franciliennes : offrir aux moins favorisés la possibilité d’un moment hors de la ville), et les bateaux amarrés dans le port tout proche, on trouve là un beau résumé de la mixité des Terres de Seine.
Le snack n’est pas ouvert, la cantine fonctionne, mais tout le monde a prévu son casse-croute. Et puis surtout, les promeneurs peuvent profiter des points d’eau et des toilettes… un détail pratique qui a toute son importance lorsque l’on part pour la journée…
Le repas pris, c’est le moment d’une trace plus industrielle, mais toujours en bordure de Seine.
Après l’Ile de Loisirs, nous longeons le site ArianeGroup des Mureaux, et son quai d’embarquement qui a permis d’embarquer, depuis plusieurs années, les éléments d’Ariane 5 et, il y a quelques semaines, ceux d’Ariane 6. Deux bâtiments très différents d’apparence rappellent le changement de conception entre les deux modèles de fusée : l’un dresse sa verticalité (celui d’Ariane 5), le plus récent est beaucoup plus bas mais plus long – puisque l’assemblage est désormais réalisé à l’horizontale.
Quelques informations et rappels sur les particularités de ce site – car notre randonnée a également pour objet de valoriser les atouts industriels de notre territoire. Et nous voilà partis sur les quais et chemins de halage, jusqu’à l’écluse qui accueille traditionnellement des bandes de perruches qui égaillent l’environnement sonore.
Un passage le long de la ferme de la Haye, la bien nommée, et c’est en direction du site Renault-Flins que nous poursuivons notre itinéraire.
Alors, le parking est encore bien plein de véhicules mais la production de la Zoe a cessé il y a quelques mois, et nous poursuivons vers l’entrée du site où un bâtiment témoigne de la reconversion et de la nouvelle vocation du site : le premier écosystème européen dédié à l’économie circulaire de la mobilité.
Alors, en ce week-end du 1er mai, il n’avait pas été possible d’organiser une visite, mais l’équipe de Refactory nous avait transmis des éléments que nous pouvions partager avec les participants – en attendant une nouvelle visite de ce site qui, mois après mois, développe ses activités.
- des activités industrielles, avec la réparation et le reconditionnement de véhicules d’occasion ou accidentés (avec une capacité de 45.000 véhicules par an). De la rénovation de pièces automobiles. Ainsi que la conversion de véhicules utilitaires (les Master) thermiques en électriques ;
- des activités de formation, réunies au sein du Campus sur l’économie circulaire de la mobilité ;
- et un centre d’innovation, qui incube des start-ups, et fabrique des pièces de rechange, avec des processus d’emboutissage mais aussi des impressions 3D pour des petites séries.
Et, avis à tous, ce site prévoit d’embaucher 150 CDI d’ici à 2026 ! A quelques minutes seulement de la gare remise à neuf d’Aubergenville !
Pour l’étape suivante, retour à l’attractivité culturelle… direction boulevard de la Plage… Pour nous arrêter devant l’église Sainte-Thérèse, construite et sculptée dans le béton à la fin des années 20 (elle se visite, sur réservation).
Rendez-vous avec Arnaud Bel, qui organise quelques week-ends plus tard, également dans le cadre du Grand Printemps, un week-end familial associant vélo et musique, « Velo Blues »… Dommage que nous n’ayons pas mieux accorder nos agendas ! Mais le bon côté des choses est que cela permettra de revenir une nouvelle fois pour découvrir le territoire à bicyclette, entre deux activités musicales.
Il est alors temps de filer vers la plage de Paris, en longeant les maisons de la cité ouvrière conçue par l’architecte Zehrfuss, qui a imaginé l’usine – mais aussi le CNIT, lui aussi sur la future ligne du RER E…
La « plage de Paris », dans le jardin du Bout du monde, encore un souvenir de la nature « balnéaire » de notre territoire, à portée de train de Paris, il y a déjà un siècle.
Et anecdote extraordinaire – sera-t-il lu dans ces lignes par ceux qui animent le territoire ? -, la plage de Paris avait été inaugurée précisément en 1927 – cent ans avant l’arrivée du RER E… Viendrons-nous en maillot de bain inaugurer la ligne ?
Le temps de traverser le « bout du monde », entre Giboin et espace naturel régional, nous voilà repartis à travers champs, en direction de Mantes.
L’itinéraire rejoint alors la voie de chemin de fer que nous longeons, car il faut bien passer sous cet assemblage extraordinaire d’installations ferroviaires et routières, le fameux viaduc de Guerville.
Débouchant face à l’ancienne centrale thermique de Porcheville et ses cheminées emblématiques, nous nous interrogeons sur son avenir… mais poursuivons vers Mantes, le long de l’eau – car l’après-midi avance et les jambes des plus jeunes commencent à montrer quelques signes de fatigue… nous voilà bien à 30km de parcours…
De l’autre côté de l’eau, le port industriel de Limay. Au loin, les clochers de la collégiale de Mantes… D’un même coup d’œil, nous embrassons la diversité de notre territoire, de nos Terres de Seine, entre terre d’activités économiques et de patrimoine culturel.
Une satisfaction par rapport à notre promenade pédestre qui avait emprunté ce même itinéraire : des grilles de protection ont été installées pour empêcher des véhicules motorisés d’accéder aux berges et d’y abandonner des déchets de chantiers divers… c’est donc beaucoup plus propre – même s’il reste encore un peu de travail (et surtout de civisme) pour bénéficier pleinement de ce cadre enchanteur.
Quelques minutes plus tard, nous voici à Mantes-la-Jolie. Nous passons la Porte aux Prêtres (dont la maison a accueilli, il y a quelques décennies, la famille de Madame Aubin de Malicorne, avec qui nous avions commencé la journée), et remontons vers la Collégiale.
Une messe suivie par des centaines de scouts ne permettra la visite à ceux qui ne la connaissaient pas – une autre bonne raison de revenir. Car nous n’avons pas non plus le temps de suivre le parcours historique proposé, panneaux explicatifs à l’appui, par la Mairie de Mantes… Mais cette journée avait surtout pour objectif de donner envie de revenir !
La trace est alors directe vers la gare de Mantes-la-Jolie. Et nous nous séparons là pour charger nos vélos à bord de nos trains respectifs, entre ceux qui repartent vers Conflans et Paris, et ceux qui retournent vers les gares du territoire, jusqu’à Poissy.
35 km réalisés entre 10h00 et 16h00. Des rencontres, des découvertes, et une fierté de celles et ceux qui habitent le territoire et n’en connaissaient naturellement pas toutes les richesses, industrielles et culturelles, à portée de train.